Je souhaitais partager depuis longtemps, dans mes écrits, une de mes caractéristiques majeures : l’hypersensibilité.
Qu’en dit Wikipedia ?
L’hypersensibilité, est une sensibilité excessive ou une réaction excessive à un stimulus.
En psychologie, elle se définit comme est une sensibilité plus haute que la moyenne, provisoirement ou durablement, pouvant être vécue avec difficulté par la personne concernée elle-même ou perçue comme « exagérée », voire « extrême », par son entourage.
Comment je définis mon hypersensibilité ?
Pour moi il y a autant d’hypersensibilités que d’hypersensibles.
Ni une maladie, ni une pathologie, ni un handicap, c’est plutôt une caractéristique qui me fait vivre et ressentir ce qui m’entoure de manière plus intense que la majorité des personnes.
Je n’ai pas souhaité la mesurer ou la faire diagnostiquer.
Je sais juste que je le suis.
Je ne me limite pas à ça, c’est une de mes caractéristiques. Je remercie en cela ma psychologue qui m’a toujours incitée à ne pas me définir qu’à travers ça, ou ma zébritude.
Dans ma vie, cela se caractérise par une sensibilité extrême aux émotions, les miennes et celles des autres. Une forme de compréhension accrue, que certains pourraient appeler intelligence émotionnelle voire d’intuition. Elle explique ainsi ma grande empathie.
Longtemps cela a été une hyperémotivité. Je peux pleurer, si je vois un événement de l’actualité qui me touche, ou devant une scène même la plus idiote d’un sitcom. A partir du moment où il y a des sentiments forts ou que le sujet me fait résonnance. Je pense avoir pleuré des heures devant La Petite Maison dans la Prairie… Cela va quand même mieux maintenant .
Cela se traduit aussi par une hypersensitivité (tel que le décrit Christel Petitcollin). Mon ouïe, ma vue, mon odorat et mon toucher sont particulièrement sensibles. Je n’entends ou ne vois pas mieux que les autres, mais avec plus d’intensité. Au niveau auditif, tous les sons m’arrivent avec la même puissance (la voix de la personne qui me parle, le chant des oiseaux dans le jardin, la machine à laver qui est 3 pièces plus loin, …). Je suis aussi hyper réactive à la lumière, aux odeurs, à ce que je touche.
Je suis ainsi sujette à la surstimulation.
Hypersensibilité ou précocité ?
Je ne sais pas distinguer ce qui provient de mon hypersensibilité et ce qui est induit par ma précocité.
Qui de l’œuf ou la poule ? Je pousserai peut-être plus avant ma compréhension du sujet, un jour. Pour l’instant, peu importe, je porte cela en moi.
J’ai appris à l’apprivoiser, à m’en préserver quand cela est nécessaire et à en faire une force la plupart du temps.
Mon acuité rend mon écoute et mon empathie plus puissantes. Je suis pleinement avec et pour l’autre.
Je vis intensément les moments de bonheur et de joie. Cela me permet de voir le plus souvent le verre à moitié plein. Ainsi, la plupart du temps, ma confiance que la vie est belle, et que les personnes ont une belle nature (merci mes amis bouddhistes), me portent.
Je perçois vite les personnes ou les situations qui me sont bénéfiques ou pas. Du moins quand l’affect ou la fatigue ne viennent pas créer des interférences.
J’ai plus d’énergie que la moyenne, et en même temps j’en dépense plus.
Le besoin d’intensité
Mon hypersensibilité et/ou ma précocité vont de pair avec mon besoin d’intensité.
Comme tout ce que je vis est vécu intensément, je me contente rarement des relations, des activités qui ne me font pas vibrer. Cela ne signifie pas faire des choses extraordinaires, juste celles qui nourrissent pleinement mes besoins et me font sentir vivante.
Bien sûr, cela peut me couper de certaines situations ou personnes. Et en même temps c’est le prix à payer pour être moi-même.
Les relations profondes et authentiques me font vibrer. Ceci me permet d’attirer des personnes comme moi.
Beaucoup de choses dans ma vie sont « PLUS ». C’est bien. Avant je croyais que c’était « MOINS » ou les autres me renvoyait que c’était « TROP ». La comparaison ne nous grandit pas. J’estime que chacun a son référentiel et qui suis-je pour le juger juste ou pas. Je ne peux qu’émettre une opinion.
Je pense que le « jugement » pourra d’ailleurs être le sujet d’un prochain article 😀.
Mon hypersensibilité, ma fierté
Pour illustrer cet article sur l’hypersensibilité, je ressentais le besoin de revenir sur la citation que je postai en début de mois.
A la première lecture, cette citation de Flaubert dans une correspondance à Georges Sand, m’a profondément touchée.
L’opposition de « érafle » et « déchire », m’a parlé dans mes tripes. Comme si cette déchirure racontée par Flaubert était mienne. C’est vrai que pour une hypersensible, zèbre de surcroit, mes ressentis sont souvent bien plus intenses que la majorité des personnes qui m’entourent.
A la deuxième lecture me voilà heurtée par le mot « absurde ». Je ne vois pas ou plus ma sensibilité exacerbée comme quelque chose d’idiot ou qui n’aurait pas sa place. C’est souvent un sujet de discussion avec mes ami-e-s et mes client-e-s qui se sentent trop décalé-e-s, anormaux-les, zèbres, hpi, hpe ou hypersensibles. Je tente de les aider à faire preuve d’autoempathie, de s’accepter dans un premier temps, puis de sublimer cette différence.
Je me sens tellement reconnaissante aujourd’hui à la vie de m’avoir gratifiée de ces spécificités. Je comprends et respecte néanmoins, car cela n’a pas toujours été le cas. (voir mon article sur Ma Zébritude)
Et même parfois, jours de mauvais temps ( et oui cela m’arrive aussi ), m’entendre dire « tu es trop… » peut encore me rendre perplexe, voire triste. Heureusement cela passe vite.
Ce jugement parle de la personne qui le porte, pas de moi. Quelle chance d’être « très » ! Dans ce monde où on se plaint de « trop peu », « pas assez » ! Ce « trop », ce « très » me permet de vivre les choses intensément : le beau, le gentil, le juste.
Aujourd’hui je ne le subis plus, c’est un choix ! Mon choix ! De vivre les choses pleinement ! Sans me soucier du jugement. Et puis de vivre les choses plus modérément, si cela n’est pas bon pour moi.
A tous ceux qui me disent que je suis « trop », par crainte pour moi que je ne vive trop intensément les choses même difficiles. Rassurez-vous : ma force et mon amour de ce que je suis me permettent aujourd’hui de choisir ce que je vais vivre « fortement ». Ma capacité de résilience est là aussi pour me permettre de rebondir quand cela devient « trop » dur.
Alors merci de vous soucier de mon équilibre. Je vous suis reconnaissante. Tout va bien !
Mais revenons à Flaubert.
Cet adjectif « absurde » continuait à me « turlupiner ». Je regardai donc mon Petit Robert ( et oui cela existe encore en format papier ). Voici une définition : « Contraire à la raison, au bon sens, à la logique ». La raison, le bon sens, la logique de qui ? Du sens commun ? De la logique du plus grand nombre ?
D’accord je respecte cela. Du moment qu’on ne me l’impose pas comme ma vérité.
Je ne sais pas comment vous l’entendiez Monsieur Flaubert. Quelqu’un de plus érudit que moi saurait peut-être.
Si vous le viviez comme quelque chose « dont l’existence est gratuite, non justifiée », je suis triste et pleine d’empathie pour vous.
Si vous vouliez juste montrer votre différence, je vous suis.
L’hypersensibilité vécue par les autres
Ce témoignage ne se veut pas généraliste, mais m’a touché.
Le témoignage d’une cliente hypersensible, que je suis en coaching d’atypiques, (lors de notre bilan de mi-parcours) :
« Mon apprentissage est que je croyais que c’était mon hypersensibilité qui m’empêchait d’avancer dans mon travail, qui était cause de tout. Du coup, je luttais contre elle et la rejetais. Cela renforçait mon manque de confiance en moi. Je mesure aujourd’hui qu’il est stérile de lutter. Mon hypersensibilité, quand je l’accepte, me permet de me transformer.
J’ai envie, à l’avenir, d’en faire une alliée en acceptant aussi les limites »
Quel magnifique travail en quelques semaines ! Bravo !
Cela m’a pris des années…
Conseils et lectures
Les articles qui m’inspirent
Un très bon article du Blog des Ailes et Graines me parle également
J’aime aussi celui de Nathalie Alsteen
https://regards-pluriels-haut-potentiel.com
Maintenant que vous en savez un peu plus sur cette part de ma philosophie, n’hésitez pas à prendre rendez-vous pour une séance découverte.
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